mercredi 18 février 2009

Extraits du livre de Roland Barthes: 

“ FRAGMENTS D'UN DISCOURS AMOUREUX ”

“Pas un prêtre ne l'accompagnait”
p 249

SEUL. La figure renvoie , non à ce que peut -être la solitude humaine du sujet amoureux, mais à sa solitude “philosophique”, l'amour-passion n'étant aujourd'hui pris en charge par aucun système majeur de la pensée (de discours).

1. Comment appelle t-on ce sujet là, qui s'entête dans une “erreur”, envers et contre tout le monde, comme s'il avait devant lui l'éternité pour se “tromper” ?_ On l'appelle un relaps. Que ce soit d'un amour à l'autre ou à l'intérieur d'un même amour, je ne cesse de “retomber” dans une doctrine intérieure que personne ne partage avec moi.

3. La solitude de l'amoureux n'est pas une solitude de personne (l'amour se confie, il se parle, se raconte), c'est une solitude de système: je suis seul à en faire un système (peut-être parce que je suis sans cesse rabattu sur le solipsisme de mon discours). Paradoxe difficile: je puis être entendu de tout le monde (l'amour vient des livres, son dialecte est courant), mais je ne puis être écouté (reçu “prophétiquement”) que des sujets qui ont exactement et présentement le même langage que moi. (...)

4. Tel l'ancien mystique, mal toléré de la société ecclésiale dans laquelle il vivait, comme sujet amoureux, je n'affronte ni ne conteste: simplement, je ne dialogue pas: avec les appareils de pouvoir, de pensée, de science, de gestion, etc.; je ne suis pas forcément “dépolitisé”: ma déviance, c'est de ne pas être “excité”. En retour, la société me soumet à un refoulement bizarre, à ciel ouvert: pas de censure, pas d'interdiction: je suis seulement suspendu a humanis, loin des choses humaines, par un décret tacite d'insignifiance: je ne fais partie d'aucun répertoire, d'aucun asile. 
“Habit bleu et gilet jaune” p 151

HABIT. Tout affect suscité ou entretenu par le vêtement que le sujet a porté lors de la rencontre amoureuse, ou porte dans l'intention de séduire l'objet aimé.

2. Socrate: “ Je me suis donc paré afin d'être beau pour aller auprès d'un garçon beau.” Je dois ressembler à qui j'aime.
Je postule (et c'est cela qui me fait jouir) une conformité d'essence entre l'autre et moi. Image, imitation: je fais le plus de choses possibles comme l'autre. Je veux être l'autre, je veux qu'il soit moi, comme si nous étions unis, enfermés dans le même sac de peau, le vêtement n'étant que l'enveloppe lisse de cette matière coalescente dont est fait mon imaginaire amoureux.

3. Werther: “Il m'en a fort coûté de me résoudre enfin à ne plus mettre le très simple habit bleu que je portais quand je dansais avec Lotte pour la première fois; mais il avait fini par être tout passé. Je m'en suis d'ailleurs fait faire un absolument semblable...” C'est dans ce vêtement (habit bleu et gilet jaune) que Werther veut être enterré et qu'on le trouve en train de mourrir dans sa chambre.
Chaque fois qu'il met ce vêtement (dans lequel il mourra), Werther se travestit. En quoi? En amoureux ravi: il récrée magiquement l'épisode du ravissement, ce moment où il s'est trouvé sidéré par l'Image. Ce vêtement bleu l'enferme si fort, que le monde alentour s'abolit: rien que nous deux: par lui, Werther se forme un corps d'enfant, où phallus et mère sont joints, sans rien au-delà. Ce costume pervers a été porté dans toute  l'Europe par les fans du roman, sous le nom de “costume à la Werther”.
“Des jours élus” p 139

FÊTE. Le sujet amoureux vit toute rencontre de l'être aimé comme une fête.

1. La Fête, c'est ce qui s'attend. Ce que j'attends de la présence promise, c'est une sommation inouïe de plaisirs, un festin; je jubile comme l'enfant qui rit de voir celle dont la seule présence annonce et signifie une plénitude de satisfactions: je vais voir devant moi, pour moi, la “source de tous les biens”.

“Je vis des jours aussi heureux que ceux que Dieu réserve à ses élus; et qu'il advienne de moi ce qui voudra, je ne pourrai pas dire les joies, les plus pures joies de la vie, je ne les ai point goûtées.”

2. “Cette nuit_je tremble de le dire!_, je la tenais dans les bras, étroitement serrée contre mon sein, je couvrais de baisers sans fin ses lèvres qui murmuraient des paroles d'amour, et mes yeux se noyaient dans l'ivresse des siens! Dieu! suis-je punissable, si maintenant encore j'éprouve une céleste félicité à me rappeler ces brûlantes joies, à les revivre au plus profond de mon être!”
La Fête, pour l'Amoureux, le Lunaire, c'est une jubilation, ce n'est pas un éclatement: je jouis du dîner, de l'entretien, de la tendresse, de la promesse sûre du plaisir: “un art de vivre au-dessus de l'abîme.”

(N'est ce donc rien, pour vous, que d'être la fête de quelqu'un ?)
“Le coeur” p 63

COEUR. Ce mot vaut toutes sortes de mouvements et de désirs, mais ce qui est constant, c'est que le coeur se constitue en objet de don_soit méconnu, soit rejeté.

1. Le coeur est l'organe du désir (le coeur se gonfle, défaille, etc., comme le sexe), tel qu'il est retenu, enchanté, dans le champ de l'imaginaire. Qu'est ce que le monde, qu'est ce que l'autre va faire de mon désir? Voilà l'inquiétude où se rassemblent tous les mouvements du coeur, tous les “ problèmes” du coeur.

3. Le coeur, c'est ce que je crois donner. Chaque fois que ce don m'est renvoyé, c'est alors peu de dire, comme Werther, que le coeur est ce qui reste en moi, une fois ôté tout l'esprit qu'on me prête et dont je ne veux pas: le coeur, c'est ce qui me reste, et ce coeur qui me reste sur le coeur, c'est le coeur gros: gros du reflux qui l'a rempli de lui-même (seuls l'amoureux et l'enfant ont le coeur gros).
“Tutti sistemati” p 55

CASÉS. Le sujet amoureux voit tous ceux qui l'entourent “casés”, chacun lui paraissant pourvu d'un petit système pratique et affectif de liaisons contractuelles, dont il se sent exclu; il en éprouve un sentiment ambigu d'envie et de dérision.

1. Werther veut se caser : “Moi...son mari! O mon Dieu qui me créas, si tu m'avais réservé cette félicité, toute ma vie ne serait que perpétuelle action de grâce, etc.”: Werther veut une place qui est déjà prise, celle d'Albert. Il veut entrer en système (“casés”, en italien, se dit sistemato). Car le système est un ensemble où tout le monde a sa place (même si elle n'est pas bonne); les époux, les amants, les trios, les marginaux eux-mêmes (drogue, drague), bien logés dans leur marginalité: tout le monde sauf moi. (Jeu: il y avait autant de chaises que d'enfants, moins une; pendant que les enfants tournaient, une dame tapait sur un piano; quand elle s'arrêtait, chacun se précipitait sur une chaise et s'asseyait, sauf le moins habile, le moins brutal ou le moins chanceux, qui restait debout, bête, de trop, l'amoureux.

2. En quoi les sistemati qui m'entourent peuvent-ils faire envie? De quoi, en les voyant, suis-je exclu? Ce ne peut être d'un “rêve” d'une “idylle”, d'une “union”: il y a trop de plaintes des “casés” au sujet de leur système, et le rêve d'union forme une autre figure. Non, ce que je fantasme dans le système est très modeste (fantasme d'autant plus paradoxal qu'il n'a pas d'éclat): je veux, je désire, tout simplement une structure (ce mot, naguère, faisait grincer des dents: on y voyait le comble de l'abstraction). Certes, il n'y a pas un bonheur de la structure; mais toute structure est habitable, c'est même là, peut-être, sa meilleure définition. Je puis très bien habiter ce qui ne me rend pas heureux; je puis à la fois me plaindre et durer; je puis refuser le sens de la structure que je subis et traverser sans déplaisir certains de ses morceaux quotidiens (habitudes, menus plaisirs, petites sécurités, choses supportables, tensions passagères); et cette tenue du système (qui le fait proprement habitable) 
(...) Vouloir se caser, c'est vouloir se procurer à vie une écoute docile. Comme étayage, la structure est séparée du désir: ce que je veux, tout simplement, c'est être “entretenu”; à la façon d'un ou d'une prostitué(e) supérieur(e).

3. La structure de l'autre (car l'autre a toujours sa structure de vie, dont je ne fais pas partie) a quelque chose de dérisoire: je vois l'autre s'entêter à vivre selon les mêmes routines: retenu ailleurs, il m'apparaît figé, éternel (on peut concevoir l'éternité comme ridicule).
Chaque fois que je voyais l'autre, inopinément, dans sa “structure” (sistemato) , j'étais fasciné: je croyais contempler une essence : celle de la conjugalité. Quand le train traverse, de haut, les grandes villes de Hollande, le regard du voyageur plonge dans des intérieurs sans rideaux, bien éclairés, où chacun semble vaquer à son intimité comme s'il n'était pas vu de milliers de voyageurs: il est alors donné de voir une essence de Famille; et, lorsque, à Hambourg, on se promène le long des parois vitrées derrière lesquelles des femmes fument et attendent, c'est l'essence de la Prostitution que l'on voit.
(Force des structures: voilà peut-être ce qui est désiré en elles.) 

 “L'Intraitable” cf p29

AFFIRMATION. Envers et contre tout, le sujet affirme l'amour comme valeur.

1. En dépit des difficultés de mon histoire, en dépit des malaises, des doutes, des désespoirs, en dépit des envies d'en sortir, je n'arrête pas d'affirmer en moi-même l'amour comme une valeur.
Tous les arguments que les systèmes les plus divers emploient pour démystifier, limiter, effacer, bref déprécier l'amour, je les écoute, mais je m'obstine: “Je sais bien, mais quand même...” Je renvoie les dévaluations de l'amour à une sorte de morale obscurantiste, à un réalisme-farce, contre lesquels je dresse le réel de la valeur: j'oppose à tout “ce qui ne va pas” dans l'amour, l'affirmation de ce qui vaut en lui. Cet entêtement, c'est la protestation d'amour: sous le concert des “bonnes raisons” d'aimer autrement, d'aimer mieux, d'aimer sans être amoureux, etc., une voix têtue se fait entendre qui dure un peu plus longtemps : voix de l'Intraitable amoureux.

Le monde soumet toute entreprise à une alternative; celle de la réussite ou de l'échec, de la victoire ou de la défaite. Je proteste d'une autre logique: je suis à la fois et contradictoirement heureux et malheureux: “réussir” ou “échouer” n'ont pour moi que des sens contingents, passagers (ce qui n'empêche pas mes peines et mes désirs d'être violents); ce qui m'anime, sourdement et obstinément, n'est point tactique: j'accepte et j'affirme, hors du vrai et du faux, hors du réussi et du raté; je suis retiré de toute finalité, je vis selon le hasard (à preuve que les figures de mon discours me viennent comme des coups de dés). Affronté à l'aventure (ce qui m'advient), je n'en sors ni vainqueur ni vaincu: je suis tragique. 
(On me dit: ce genre d'amour n'est pas viable. Mais comment évaluer la viabilité ? Pourquoi ce qui est viable est-il un Bien ? Pourquoi durer est-il mieux que brûler ?)

2. Ce matin-là je dois écrire de toute urgence une lettre “importante”_dont dépend le succès d'une certaine entreprise; mais j'écris à la place une lettre d'amour_que je n'envoie pas. J'abandonne joyeusement des tâches mornes, des scrupules raisonnables, des conduites réactives, imposés par le monde, au profit d'une tâche inutile, venu d'un Devoir éclatant: le Devoir amoureux. Je fais discrètement des choses folles; je suis le seul témoin de ma folie. Ce que l'amour dénude en moi, c'est l'énergie. Tout ce que je fais a un sens (je puis donc vivre, sans geindre), mais ce sens est une finalité insaisissable: il n'est que le sens de ma force. Les inflexions dolentes, coupables, tristes, tout le réactif de ma vie quotidienne est retourné.

4. Il y a deux affirmations de l'amour. Tour d'abord, lorsque l'amoureux rencontre l'autre, il y a affirmation immédiate (psychologiquement: éblouissement, enthousiasme, exaltation, projection folle d'un avenir comblé: je suis dévoré par le désir, l'impulsion d'être heureux): je dis oui à tout (en m'aveuglant). Suit un long tunnel: mon premier oui est rongé de doutes, la valeur amoureuse est sans cesse menacée de dépréciation: c'est le moment de la passion triste, la montée du ressentiment et de l'oblation. De ce tunnel, cependant, je puis sortir; je puis “surmonter”, sans liquider; ce que j'ai affirmé une première fois, je puis de nouveau l'affirmer, sans le répéter, car alors, ce que j'affirme, c'est l'affirmation, non sa contingence: j'affirme la première rencontre dans sa différence, je veux son retour, non sa répétition. Je dis à l'autre (ancien ou nouveau): Recommençons.

vendredi 13 février 2009



Compte tenu du temps neigeux, je n'ai pas pu venir vous soumettre mes essais de formats:
les voici donc photographiés.
L'utilisation de deux formats différents se veut être la traduction du battement du coeur ou encore de la réunion des deux êtres: homme femme; ou bien peut dans certaines configurations rappeler le foetus dans le ventre ou encore traduire la composition corporelle de chacun d'entre nous tandis que les sentiments sont fragiles, internes, secrets...


jeudi 12 février 2009

Résumé des axes choisis

Face au nombre de sujets liés à l'idée de “aimer à 20 ans en 2009”, voici les principaux axes que je souhaite traiter dans mon petit livret:

_L'amour à distance ou “amour virtuel”
_La séduction
_Le VIH ou “l'amour à double tranchant”
_La peur de se confronter à soi-même= peur de se retrouver seul, peur du “célibat”
_L'homosexualité, les métrosexuels, ou encore la bisexualité= la difficile identification de nos penchants sexuels, effet de mode ou véritable problématique de notre société?
_La peur de s'engager
_La tardive décision de concevoir une famille ( les femmes ont des enfants plus tard qu'auparavant)
_la contraception
_le sentiment amoureux et sa définition
_drogue, sex, rockn'roll: les plaisirs faciles.

mardi 10 février 2009

“Le Choc amoureux”_Francesco Alberoni

Axant mon projet sur la valeur de l'amour en 2009, je vous fais part ci -contre d'un extrait de ma lecture concernant le livre “ Le choc amoureux ”(publié en 1979) de Francesco Alberoni, sociologue italien.

“ Qu'est ce que tomber amoureux? C'est l'état naissant d'un mouvement collectif à deux ” p 9

“ Il n'existe pas de mouvement collectif qui ne parte d'une différence, il n'existe pas de passion amoureuse sans la transgression d'un interdit. Non pas une différence et une transgression déterminées mais n'importe laquelle. Ce qui sépare et ce qui est transgressé diffère chaque fois.(...) l'amour ne se manifeste que s'il sépare ce qui était uni et que s'il unit ce qui était séparé. Selon le structuralisme de Lévi-Strauss, s'instaure un autre système de différences et d'échanges.
Nous pouvons ainsi mieux comprendre les limites de ce qu'écrivait Denis de Rougemont. Selon lui, l'amour se présente toujours en Occident comme un amour défendu, contrarié. En réalité ces obstacles sont voulus, désirés. Il affirme que les amants ne s'aiment pas vraiment, qu'ils trouvent leur plaisir dans la séparation, qu'ils ne sont heureux que s'ils se consument pour l'impossible. Il est vrai que dans la littérature, l'amour est entravé ou irréalisable (Dante, Pétrarque, Shakespeare, Goethe, etc.) mais la raison en est peut-être celle-ci: s'il n'y a pas d'obstacle, il n'y a pas non plus de mouvement, personne ne peut donc tomber amoureux.
(...) Ce qui compte, en conclusion, n'est pas tel genre particulier d'obstacle, mais l'existence d'un obstacle. S'il résidait autrefois dans la structure de parenté, par la suite il résidera dans un premier mariage, dans une foi politique, dans une diversité culturelle ou linguistique, ou dans une différence d'âge, ou même dans une déviation sexuelle, comme dans le cas de l'amour homosexuel. La passion amoureuse entraîne toujours la construction de quelque chose à partir de deux structures distinctes.

(...) Avant qu'il ne tombât amoureux, quelle relation l'individu entretenait-il avec sa famille, sa classe, son église, son conjoint, son groupe ethnique ou linguistique, c'est à dire ceux avec qui sa passion amoureuse va l'obliger à rompre ? On peut supposer qu'il y ait dans un premier temps une relation agréable ou du moins acceptable, jugée normale, légitime. Il est vrai que dans tous les rapports humains, quel que soit leur genre, il y a toujours une frange plus ou moins grande d'insatisfaction, de déception; il existe toujours une ambivalence. Dans la famille, l'enfant aime son père et sa mère, il aime ses frères, il aime aussi sa famille comme une unité. La famille est un objet collectif d'amour mais aussi un lien de tensions et de frustrations, de ressentiments et d'agressivité. Objet d'amour en même temps que d'agressivité, donc ambivalent.
(...) Cette rancune, cette haine ne se manifestent pas ouvertement. Même s'il y a ambivalence, l'image du père, de la mère, de la famille, restent positives. Car il y a en nous le désir de conserver, le plus longtemps possible, notre objet d'amour pur, sans tache (non ambivalent). L'image que l'enfant se fait de sa mère, de son père (...) est une image parfaite.

(...) Mais c'est lorsque les choses qui nous entourent changent, quand nous-mêmes nous changeons (par exemple au cours de l'adolescence), quand nous rencontrons d'autres possibilités, d'autres réalités, quand nos rapports avec nos objets d'amour se détériorent, il nous devient alors de plus en plus difficile de garder cette image idéale tout au long de la dépression et de la projection.” p 27-28

“ L'adolescence est la période de la vie au cours de laquelle l'état naissant se manifeste le plus fréquemment. Et l'on comprend pourquoi: l'adolescence est la période qui marque le passage de l'enfance et de la famille de l'enfance au monde adulte, et à toute sa complexité. Si l'état naissant sépare ce qui est uni et unit ce qui est séparé, aucun âge mieux que l'adolescence ne se prête à l'accomplissement de cette opération. On se sépare de sa propre famille, de son monde, des valeurs, des émotions et des croyances enfantines pour aimer et s'unir à d'autres personnes, mais aussi à des partis, à des groupes, à la politique, à la science. L'adolescence représente donc l'âge où continuellement, on expérimente les frontières du possible. L'adolescence est l'âge des coups de foudre, l'âge où se déroulent, sans cesse, des unions et des séparations dans une succession de révélations et de déceptions.
  Lorsqu'on affirme que tomber amoureux sied à l'adolescence et à la jeunesse mais plus du tout aux autres âges de la vie, on ne se borne pas à constater un fait. On ajoute aussi que c'est déplacé, que ce n'est pas convenable, que cet accident ne devrait pas se produire. (...) Ce qui est permis à l'adolescence, c'est à dire rompre avec sa famille, est maintenant interdit. ” p 92


jeudi 5 février 2009

Quelques références...

Face au sujet que je veux développer, il me semble intéressant de relever quelques noms d'artistes référants traitant à leur manière quelques unes des notions évoquées précédemment:


ANDREW MANIA
(né en 1974) artiste britannique




                                                              img 1 et 2_Untitled_2005


      Andrew Mania est connu pour ses portraits mettant en vedette des jeunes.
Par son approche, il attire notre attention sur notre propre désir et la nécessité de regarder des images ou des photographies, des documents, de notre expérience du monde à travers des enregistrements visuels ou des impressions.
L'artiste attire notre attention sur les conventions et les artifices de l'image et de l'implication du spectateur dans un acte conscient de la recherche.


NAN GOLDIN
(née en 1953) photographe américaine






                                           “ The Ballad of Sexual Dependency ”_1981-1996



      C'est en photographiant sa famille qu'elle entame son oeuvre photographique.
Elle reste en effet très proche de l'album de famille, par sa technique comme par ses sujets.
En 1972, Nan Goldin entre à l'école des Beaux Arts de Boston où elle rencontre le photographe David Armstrong qui devient par la suite drag queen, ce qui permet à l'artiste de côtoyer ce milieu marginalisé et de le photographier par la suite tout au long de sa vie.
A cette époque, Nan Goldin photographie essentiellement en noir et blanc, puis déménage en 1978 à New York et passe du noir et blanc à des couleurs saturées plongées dans une lumière artificielle.

 “ The Ballad of Sexual Dependency ” reste son oeuvre majeure dans laquelle des thèmes comme la fête, la violence, la drogue, le sexe, ou encore l'angoisse sont abordés au moyen d'environ 800 clichés.

Nan Goldin a le désir de photographier la vie telle qu'elle est, sans censures et s'intéresse au comportement physique des gens.
Elle traite en effet de la condition humaine de la douleur et de la difficulté de survivre.
L'appareil photographique est pour elle un médium idéal permettant de sauvegarder des traces de vie, pour faire naître une deuxième mémoire.

Nan Goldin se trouve également confrontée à l'apparition du sida qui décime ses amis proches et ses modèles, qu'elle photographie de leur pleine santé jusqu'à leur mort.

“ Nous sommes liés non par le sang ou un lieu, mais par une morale semblable, le besoin de vivre une vie pleine et pour l'instant présent, une incrédulité en le futur, un respect similaire de l'honnéteté, un besoin de repousser les limites et une histoire commune ”
Nan Goldin_“ The Ballad of sexual dependency ”
 


Axe de recherche

J'ai choisi de m'orienter vers deux pistes distinctes envers lesquelles il me faudra me décider pour me fixer sur l'une d'entre elles ou pourquoi pas ne pas les combiner ensemble puisque finalement certains point se rejoignent :

J'aimerais traiter de la dimension de l'identité depuis l'enfance en passant surtout par l'adolescence pour enfin arriver à l'age de 20 ans qui illustre comme un passage symbolique à l'age adulte, le moment où l'on doit enfin en partie pouvoir se définir soi-même en tant qu'individu. Ce point me semble interessant dans la mesure où à l'heure actuelle les jeunes ont besoin de se distinguer des autres, de se donner une identité propre, qu'elle passe tout d'abord par l'aspect physique ( évolution du corps depuis l'adolescence, idée de "look" qui est trés important aujourd'hui de par l'influence de la presse “mode”) mais également par la suite l'aspect psychique, intellectuel qui se développe surtout ) partir des 17 ans environ.

L'amour est également un sujet que j'aimerais traiter dans sa plus grande globalité, si ce n'est même dans son évolution (on passe d'un amour essentiellement familial, parental, pour ensuite évoluer vers les premiers sentiments d'amitié, amitié filles-garçons ensuite, qui petit à petit peut arriver à la question du sentiment amoureux). L'amour en 2009 est un amour “nouveau” comparé à il y a plus de 30 ans par exemple.
Les rapports amoureux, aussi bien sexuels (infection du sida qui apparaît et change les comportements), que sentimentaux  (rencontres sur internet donc rencontres virtuelles grâce à la consultation de “profils” qui va à l'encontre du “romantisme”, tendance à oublier la notion de fidélité: les couples se défont puis se refont trés souvent...) ne sont que le reflet de notre époque actuelle qui a subi de nombreux changements et ne cesse d'évoluer.

Quelques citations

“ Jeunesse, l'age du possible ” 
extrait du “ Dictionnaire du diable ” de Ambrose Bierce (écrivain et journaliste américain)

“ Les jambes de 20 ans sont faites pour aller au bout du monde ” 
extrait de “ Le Très-bas ” de Christian Bobin (écrivain Français né en 1951)

“ Pour tout bagage on a 20 ans  On a l'expérience des parents  On se fout du tiers comme du quart On prend le bonheur toujours en retard ”
paroles de la chanson “ 20 ans ” de Léo Férré

“ La solitude effraie l'âme de 20 ans ”
extrait du “ Misanthrope ” de Molière

“ Il faut boire jusqu'à l'ivresse sa jeunesse Car tous les instants de nos 20 ans nous sont comptés Et jamais plus le temps perdu ne nous fait face ” 
extrait de la chanson “ Sa jeunesse ” de Charles Aznavour

"2009"

2009 c'est :

_la modernité, les nouvelles technologies et leur évolution très rapide, le “high tech”
_le règne d'internet
_les facilités de communication à travers le monde.
_l'ère du numérique
_l'année mondiale de l'astronomie (commémoration : il y a de cela 400 ans que Galilée a pointé une lunette vers le ciel pour découvrir les 4 principaux satellites de Jupiter, les montagnes et cratères de la Lune, ainsi que les taches solaires).
_l'année du boeuf (en Chine)
_de nouvelles préoccupations : le bio, le retour à l'authenticité, aux produits dits "naturels", la notion de "sauvegarde de la planète", les énergies renouvelables.
_la toute puissance de l'informatique.
_l'investiture de Barack Obama
_la crise boursière...


20 ans en 2009

Avoir 20 ans, c'est :

_être libre, avoir l'impression que rien n'est impossible, que l'on peut faire ce que l'on veut (enfin pratiquement...) quand on veut.

_la joie de vivre, l'envie de croquer la vie à pleines dents, de tout découvrir.

_c'est également l'idée que chaque moment est précieux, on ne regarde pas en arrière, chaque instant est vécu au présent dans sa totalité.

_la spontanéité

_la fête, les sorties, les soirées entre amis jusque tard dans la nuit.

_les nuits blanches

_le pouvoir d'achat en berne (qui a des conséquences sur l'alimentation par exemple: au menu, traditionnelles pâtes et jambon quand il y en a.)

_l'accès à l'indépendance (appartements, permis, petits jobs...)

_le travail, les études.

_le temps des manifestations, un regard porté sur le monde et la politique qui le régie.

_le passage à la vie adulte et parfois professionnelle ( ou dans cette voie ci ).

_avoir un regard sur son avenir 

_l'amour, les grandes désillusions, mais également les grands bonheurs
( et parfois le début d'une vie à deux ) 

_la prise de position

_les amis qui ont une grande importance sur la vie de tous les jours, la notion d'autrui qui est trés présente.

_la question de l'identité

_les déceptions

_les voyages

_la curiosité accrue