“Des jours élus” p 139
FÊTE. Le sujet amoureux vit toute rencontre de l'être aimé comme une fête.
1. La Fête, c'est ce qui s'attend. Ce que j'attends de la présence promise, c'est une sommation inouïe de plaisirs, un festin; je jubile comme l'enfant qui rit de voir celle dont la seule présence annonce et signifie une plénitude de satisfactions: je vais voir devant moi, pour moi, la “source de tous les biens”.
“Je vis des jours aussi heureux que ceux que Dieu réserve à ses élus; et qu'il advienne de moi ce qui voudra, je ne pourrai pas dire les joies, les plus pures joies de la vie, je ne les ai point goûtées.”
2. “Cette nuit_je tremble de le dire!_, je la tenais dans les bras, étroitement serrée contre mon sein, je couvrais de baisers sans fin ses lèvres qui murmuraient des paroles d'amour, et mes yeux se noyaient dans l'ivresse des siens! Dieu! suis-je punissable, si maintenant encore j'éprouve une céleste félicité à me rappeler ces brûlantes joies, à les revivre au plus profond de mon être!”
La Fête, pour l'Amoureux, le Lunaire, c'est une jubilation, ce n'est pas un éclatement: je jouis du dîner, de l'entretien, de la tendresse, de la promesse sûre du plaisir: “un art de vivre au-dessus de l'abîme.”
(N'est ce donc rien, pour vous, que d'être la fête de quelqu'un ?)
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